Mon travail se situe au croisement de la chorégraphie, de la performance et des arts visuels. Il questionne une tendance actuelle des modèles de représentation à déplacer, ou à rendre plus floues les frontières qui séparent fiction et réalité. En témoigne l’apparition encore récente de sites comme Youtube ou Facebook, des téléréalités ou même des nouveaux docu-fictions, lesquels font du processus allant de l’invention de soi à sa médiatisation, un moteur de la modernité.(Alexandra Baudelot) Ce constat d’une porosité grandissante entre intimité et représentation justifie mon attrait pour la forme performative en tant qu’outil de composition chorégraphique. J’entends par là que l’état performatif d’un matériau chorégraphique convoquant le réel dans un espace fictionnel inverse ce rapport de tension, constitutif des codes du spectacle vivant, entre visibilité et identité, requestionnant ainsi cette idée d’une réalité personnelle ne pouvant exister que médiatisée. Ainsi, mettre en scène des «anti-bêtes de scène».

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Réflexion sur la forme et la composition

Mon approche de la vidéo m’a également amenée à développer une réflexion sur les principes esthétiques du montage. Du cinéma expérimental au journal télévisé les formats audiovisuels ont façonné le regard des générations actuelles. Ils mettent de mon point de vue en avant, tout comme le collage en art plastique, le principe que toute fabrication de sens fait appel à un processus de fragmentation, de sélection puis de ré-association. Ce qui m’intéresse ici est de constater comment en associant des parties isolées, du lien se recrée dans l’entre-deux, les interstices, en y convoquant l’intime du spectateur.